Plonger… ce qui nous attire certainement dès les premiers coups de palmes, c’est cette incroyable sensation de liberté qui nous envahie. De par ses propriétés, le milieu aquatique est très porteur, l’eau étant 800 fois plus dense que l’air. Ce qui permet aux êtres vivants de pouvoir l’utiliser pour se mouvoir, en la « poussant » avec des nageoires, ou en se propulsant comme chez les céphalopodes.
Pourtant, malgré cette chance de pouvoir se déplacer dans les 3 dimensions, une majorité d’organismes a choisi de ne pas en profiter, et de mener une vie plus ou moins sédentaire, fixé sur le substrat. Il se produit ainsi une compétition acharnée, afin de s’imposer face aux autres espèces, qui veulent en faire autant. Les places sont chères, et nous assistons à une véritable « crise du logement » aquatique. C’est ainsi que pour le plongeur qui s’intéressera de plus près à cette vie fixée (cela demande un peu d’entrainement, mais ça en vaut la peine !), tout deviendra encore plus fascinant et vous partagerez peut-être votre immersion avec de minuscules êtres.
Vous rencontrerez par exemple, des organismes parasites, comme cette algue encroûtante qui n’a aucun scrupule à s’épanouir sur cette pauvre gorgone jaune. Ou bien, cette ascidie coloniale qui recouvre complètement ce rameau de bryozoaire que l’on appelle « faux-corail ». En ces temps de crise, la colocation est peut-être une bonne alternative…
Les éponges, elles, se plaisent tellement dans ce mode de vie, qu’elles n’ont quasiment pas évoluées depuis leur apparition, et restent une des formes de vie animale les plus simples. Elles passent leur temps à filtrer l’eau depuis leur promontoire rocheux, qu’elles colonisent en libérant leurs gamètes en pleine eau.
Au milieu des éponges colorées, se dressent les gorgones. Celles-ci ont opté pour une stratégie différente de leurs cousines les méduses. Elles n’ont besoin que d’une toute petite partie sur la paroi rocheuse, d’où elles vont ériger à la perpendiculaire, leurs branches pleines de polypes. Et elles en tirent l’avantage de pouvoir se placer dans les courants qui transportent le plancton dont elles sont friandes. Certaines espèces, comme la gorgone rouge que l’on rencontre en Méditerranée (Vous savez… la bleue ! Bon, ça c’est une autre histoire…), peuvent atteindre une grande taille, mais sont surtout très ramifiées. Elles agissent donc un peu comme une passoire. En Asie, on peut voir d’autres espèces de gorgones composées d’une seule ramification, mais pouvant atteindre plusieurs mètres de hauteur, pour augmenter les chances de capture. Chacun sa stratégie pour se nourrir ! On retrouve aussi ce phénomène chez le spirographe, qui déploie son beau panache le plus haut possible.
Certaines espèces animales, voire même végétales, vont constituer à elles seules des écosystèmes, où d’autres vont venir se fixer, se réfugier, pondre, etc… La posidonie (en Méditerranée et en Australie), les coraux dans toutes les mers tropicales, en sont de bons exemples.
Enfin, il est aussi étonnant de trouver ce petit Bernard l’ermite, confiné dans un tube de vermet (mollusque) fixé sur la roche. Lui qui se plait tant d’habitude, à traîner sa coquille sur des dizaines de mètres… Cette espèce qui ne mesure guère plus de 1 cm, a opté pour un mode de vie sédentaire et devient un organisme filtreur.
Une chose est sûre, chaque anfractuosité, cavité, surplomb ou surface sous-marine, recèle de sa part de curiosités, alors n’hésitez pas à fouiller. Mais attention, n’oubliez pas, la mer est un grand musée… on touche uniquement avec les yeux !
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1 commentaire
superbe site pour tout publique sensible a la preservation des fonds marins très belles photos merci