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Texte : Karolina & Anthony, Photos : Karolina
Bali, l’île des Dieux. Un incontournable de la plongée sous-marine. Nichée parmi les innombrables îles de l’archipel indonésien, au sein du Triangle de Corail, cette région où l’on trouve la plus grande biodiversité marine de la planète, Bali recèle de merveilles aquatiques qui attirent les photographes de tout horizon. Et particulièrement les amateurs et passionnés de bio qui y trouveront un formidable terrain de jeu, et une chasse au trésor à chaque immersion. Les nudibranches y sont légion, tout comme de nombreuses créatures, minuscules pour certaines. Plonger à Bali, c’est partir à la découverte d’immersions passionnantes où s’entrechoquent une multitude de couleurs…
Bali, au cœur du Triangle de Corail
L’île de Bali, l’une des plus célèbres d’Indonésie, est située dans la partie centrale du pays, et fait partie des petites îles de la Sonde. Coincée entre la grande Java et Lombok, Bali est soumise aux courants qui peuvent parfois être relativement forts. La majorité des sites de plongées se trouvent d’ailleurs dans les parties nord et est, plus calmes et moins soumises aux vagues que le sud. Beaucoup de sites sont directement accessibles depuis la plage. Tombants, jardins coralliens, dérivantes, muck-dives et quelques épaves telles que le très célèbre USAT Liberty, en font une destination prisée pouvant contenter les attentes de la majorité des plongeurs.
Mais plonger à Bali, c’est surtout se laisser envoûter par un monde caché où les petites créatures marines dévoilent des trésors insoupçonnés. Les sites de plongée tels que Tulamben et Amed, pour ne citer qu’eux, sont des sanctuaires pour les amateurs de macro. Ils sont des lieux emblématiques, avec une eau chaude en permanence et qui enveloppe les plongeurs dans une douceur propice à la découverte de ces joyaux discrets.
Le format proposé par Safari Bali pour découvrir le meilleur de Bali, aussi bien sous la surface que sur terre, alliant outre les plongées, visites des principaux attraits touristiques balinais (temples, rizières, gastronomie,…), permet à chacun de découvrir toutes les richesses de l’île.
Plonger à Bali, c’est nudibranche Party à chaque immersion
Tulamben offre un spectacle sous-marin fascinant, avec sa mythique épave du Liberty accessible depuis la plage et posée à seulement une vingtaine de mètres du bord. Malheureusement, les poissons-perroquets à bosse qui peuplaient autrefois ces lieux ont disparu, victimes de la pêche durant la période du Covid. Cependant, ce site n’a rien perdu de son attrait grâce à la richesse de sa macrofaune. Ici, les nudibranches semblent être posés comme des Å“uvres d’art sur un fond volcanique noir, éclatant de couleurs. Il n’est pas rare d’en trouver jusqu’à cinq sur une surface de moins d’un mètre carré, et semblant attendre d’être immortaliser par le photographe. Véritables peintures vivantes, avec leurs formes étonnantes et leurs teintes éclatantes, ils tapissent les fonds et captivent l’œil des plongeurs.
Le doris à rebords noirs (Doriprismatica atromarginata), avec sa fine ligne noire et son corps d’un blanc pur, attire irrésistiblement le regard. Le nembrotha de Kubary (Nembrotha kubaryana) avec ses éclats verts et oranges presque fluorescents, semble briller sous les rayons du soleil filtrant à travers l’eau. Ou encore la discrète limace dragon (Phillodesmium briareum) , qui semble presque irréelle avec ses longs appendices translucides, se déplaçant lentement comme dans une danse hypnotique, où ses moindres mouvements capturent l’attention du plongeur.
Plus classiques, les représentants de la famille des Phyllidiidés se rencontrent à chaque coin de récif:
L’eau chaude de Bali est propice à la contemplation, mais les courants peuvent parfois surprendre. Sans crier gare, ils apparaissent, tourbillonnent, puis se dissipent aussi rapidement qu’ils sont arrivés, laissant place à une mer apaisée. Ces changements soudains ajoutent un frisson d’excitation, rendant chaque plongée imprévisible et unique.
Plonger à Bali pour les passionnés de macro
Bali est bien l’une des destinations majeures pour les plongeurs aimant la macro, et réputée notamment pour ses célèbres nudibranches, que l’on trouve en quantité. Cependant, l’île recèle bien plus que cela, avec une diversité captivante d’espèces à découvrir sous ses eaux, bien au-delà des limaces de mer colorées.
Le poisson-fantôme, par exemple, est un vrai maître du camouflage. De forme allongée, il se fond souvent parmi les gorgones, les herbiers marins ou les comatules grâce à son apparence les imitant et ses teintes délicates de rouge, vert, jaune ou même noir. On le trouve surtout dans les eaux de Tulamben et Amed, des sites réputés pour la richesse de leur faune macro.
À peine visible à l’Å“il nu, l’hippocampe pygmée ne mesure, lui, pas plus de 2cm de long lorsque sa queue est déroulée. Sa forme minuscule et ses excroissances cutanées le rendent presque impossible à repérer lorsqu’il se cache dans les gorgones. Ces petites merveilles se trouvent principalement à Amed et aux alentours de Nusa Penida, où les courants permettent aux gorgones de prospérer.
Le poisson feuille, avec son corps aplati et sa capacité à se camoufler dans les algues, ressemble à une feuille morte flottant au gré des courants. De couleurs variées allant du jaune pâle au rouge profond, il est commun dans les eaux de Padang Bai et Menjangan, où il se cache au milieu des récifs coralliens.
Le poisson-crapaud est une créature aussi étrange que fascinante. Sa capacité à se fondre dans son environnement, à rester immobile tout en imitant à la perfection les éponges et les coraux, le rend difficile à repérer. Avec des couleurs allant du jaune au noir, en passant par des teintes de rose et d’orange, il peut être observé à Tulamben, notamment autour de l’épave du Liberty.
Bali est aussi un véritable paradis pour les amateurs de crevettes et de crabes. Parmi eux, les crevettes arlequins, avec leurs motifs bleu et blanc distinctifs, sont particulièrement appréciées. Quant aux crabes, comme le crabe orang-outan, ils se cachent souvent dans les anémones, mimant leur couleur. On les trouve facilement autour des récifs de Nusa Lembongan et Candidasa.
Les « Electric Shells » ou lime électrique sont un autre trésor caché des eaux indonésiennes. Ces mollusques produisent une bioluminescence visible, créant des éclairs de lumière bleue sous l’eau. On les observe plus facilement lors des plongées de nuit, notamment sur les sites de Seraya Secret et Tulamben.
Les Grands de Bali : des espèces au-delà de la macro…
Bali, c’est aussi l’endroit pour observer des créatures bien plus grandes et tout aussi envoûtantes. Les tortues, omniprésentes sur les récifs de Menjangan et Amed, offrent un spectacle majestueux avec leurs mouvements lents et gracieux.
Les impressionnants Mola mola, ou poissons-lunes, qui peuvent atteindre 3 mètres d’un aileron à l’autre, sont aperçus par les plus chanceux autour de Nusa Penida entre juillet et octobre, lorsque les eaux deviennent plus fraîches (Attention, les températures peuvent alors descendre sous la barre des 20° !). Ces créatures géantes sont un rêve pour les plongeurs, bien que difficiles à observer en raison des conditions souvent exigeantes.
Et bien sûr, les majestueuses raies manta, avec leur envergure pouvant dépasser les 5 mètres, sont un des grands attraits de Bali. Elles peuvent être observées tout au long de l’année à Manta Point à Nusa Penida, où elles viennent régulièrement se faire nettoyer par de petits poissons. A noter que ce site est devenu particulièrement prisé des plongeurs et maintenant aussi des snorkeleurs… il ne faut donc pas espérer être seul pour les apercevoir !
La préservation des coraux à Bali : le bouturage électrique
Bali n’est pas seulement une destination de découverte de la vie marine, c’est aussi un centre de préservation des coraux. Sur certains sites comme Biorock à Pemuteran, des projets de bouturage électrique des coraux sont en place. Ce procédé utilise un faible courant électrique pour stimuler la croissance des coraux sur des structures métalliques immergées. L’électricité aide à précipiter les minéraux dissous dans l’eau, permettant ainsi une calcification plus rapide des coraux, favorisant leur développement. Le site de Biorock se distingue des autres projets de bouturage corallien par l’originalité de ses structures métalliques. Contrairement aux simples formes géométriques souvent utilisées ailleurs, les structures ici prennent des formes artistiques et ludiques, comme des baleines, des crabes ou d’autres créatures marines. Cela ne se contente pas d’améliorer la diversité des coraux mais crée également un environnement visuellement attrayant pour les plongeurs, renforçant ainsi l’aspect pédagogique et esthétique de la préservation des récifs.
Bali, avec sa richesse marine, est bien plus qu’une simple destination pour les nudibranches. Entre poissons fantômes, hippocampes pygmées et raies manta géantes, l’île offre une diversité sous-marine qui ne cesse de surprendre. Les sites de conservation comme ceux dédiés à la préservation des coraux ajoutent à l’attrait de cette île mythique, où chaque plongée révèle un nouvel univers…
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