Le rendez-vous était donné depuis le weekend… c’est ainsi que nous nous retrouvions avec Marco (et Kiwi pour l’occasion) hier soir sur le parking de cette chère calanque de Figuerolles à La Ciotat. Il est 20h30, et nous rejoignent Oriol, JM et Lezours du site web MAP.
Cette plongée s’annonce déjà haute en émotion, elle va se faire de nuit, ce qui est toujours intéressant pour tout plongeur bio, mais elle sonne aussi ma dernière mise à l’eau avant d’aller gouter aux eaux chaudes et cristallines de la mer de Chine en Malaisie, dont notre départ est dimanche.
Après avoir échangé quelques commentaires, s’être habillé, préparé le matos photo, et descendu ces 88 marches qui nous mènent à la plage, pendant que les dernières lueurs incandescentes du jour s’estompaient doucement, nous voilà prêt à nous mettre à l’eau… pour une petite séance de capelet, direction le bout de la calanque. Il est toujours agréable de palmer ici: on se retrouve au milieu de deux colosses de pierre qui semblent s’affronter au-dessus de nos têtes. Ces constructions constituées de milliers de galets sont en fait le résultats du passage d’un ancien fleuve.
Nous y sommes ! Prêts à nous immerger… dès les derniers souffles de l’inflateur qui vide le gilet, l’obscurité nous envahie.
Il fait noir tout autour de moi, mis à part dans le faisceau de ma lampe. C’est ce que je trouve génial dans les plongées de nuit… il faut bien sûr ne pas penser à ce qu’il y a autour pour les plus sensibles, et se concentrer sur le faisceau lumineux.
Arrivé au fond, nous commençons notre exploration sur un champs parsemé de petits parasol miniature que sont les acétabulaires. Très vite nous serons rejoins par un magnifique crénilabre paon dont les couleurs resplendissent à l’éclair de mon flash.
J’en profite d’ailleurs d’avoir le phare de Marco pour tester la photo au phare. C’est en voyant Francis lors de nos dernières plongées, prendre ses photos avec un phare et un flash, qui m’a poussé à essayer. Et j’avoue que le résultat est convaincant. En m’essayant une première fois sur une anémone charnue, puis sur une dent de cochon tout polypes dehors, je compris que l’apport d’une source lumineuse en plus permet de varier les effets lumineux… ça ne fait qu’un objet en plus à manipuler sous l’eau… je vais commencer à prendre des assistants !
C’est alors que nous arrivons devant une toute petite faille dans la roche où nous trouvons mostelle, congre et galathée ! Rien que ça… Je m’occupe d’abord de la mostelle, qui quelques instants après, effrayée par je ne sais quoi, me percuta sur la poitrine avant de passer entre mes jambes. Le congre derrière est plutôt de bonne taille, c’est d’ailleurs peut-être le même que celui qui avait attiré l’attention de Francis la dernière fois. Après comparaison des photos (les congres ont souvent des traces sur la peau, ce qui permet de les identifier), il s’avère qu’il s’agit d’un autre individu.
Nous passerons ensuite une bonne partie de la plongée à tourner autour de la grande faille. Les rencontres sont nombreuses, les poissons se laissent approcher facilement dans leur sommeil. L’occasion de voir que même les sars dorment sur le fond dans les algues… étonnant. Surtout quand celui-ci partage son petit nid douillé avec une rascasse de bonne taille.
Mon attention se porte également sur un rocher un peu différent des autres, par sa forme en boule. En m’approchant je découvrirai que le rocher en question est en fait une patate de corail, que l’on appelle Cladocore. C’est le seul corail constructeur de Méditerranée. Les polypes sont tous « en fleur ».
Sur le chemin du retour, le long du petit tombant, les limaces sont de sortie. Et en cherchant un peu, je tomberai sur une scène qui montre bien que la colonisation du substrat est une vrai compétition. Une branche de faux corail (Bryozoaire) est complètement recouverte par une ascidie coloniale.
Le retour dans la calanque vaut aussi son pesant d’or. Si vous avez l’occasion, et surtout s’il vous reste de l’air, il ne faut pas hésiter à revenir à la surface seulement au bord de la plage. Cela vous vaudra quelques belles rencontres. La dernière fois, c’était une belle araignée de mer. Ce coup-ci nous rencontrerons une seiche de belle taille, qui absolument pas apeurée par mon caisson et la lampe, posera à quelques centimètres à peine de mon objectif. A quelques coup de palmes de là , pour finir la plongée, une petite murène se repose certainement d’une partie de chasse, sur le fond. C’est de nuit en général qu’on les rencontre complètement sorties de leur trou.
Il est temps à présent de refaire surface, après 72 min d’immersion. A peine la tête hors de l’eau, les étoiles nous saluent… les ombres des colosses de pierres semblent fantomatiques et sont encore plus impressionnantes. Reste maintenant à remonter les 88 marches pour revenir sur le parking. A quand l’escalator de Figuerolles…
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1 commentaire
acétabulaire : ombrelle japonaise accompagnée de sa petite pousse.
crénilabre : Van gogh va être jaloux .
anémone charnue : un soleil froid sortit des ténèbres.
dent de cochon : la dent de la mer, pom pom…
bernard l’ermite : pas si ermite que ça, vers, algues et une plaque de bryozoaires.
la mostelle : tire la barbichette et le faux corail céda.
congre : un congre léopard et sa galathée.
crénilabre : en pyjama ?
rascasse : alors Francis ?
gorgone et bernard : je l’adore, je grimpe, je grimpe cong ! quelques polypes curieux ont osé sortir, bravo !
limace bleue : alors docteur Moussa ? encore félicitations pour ta thèse, la vie en bleue ?
ascidie coloniale donc : magnifique acte de prédation silencieux, malgré tout le faux corail résiste à l’envahisseur ( polypes ouverts ) ,grâce à cette photographie on devine tout les stades d’enveloppement autour du squelette sous l’oeil dubitatif d’un minuscule crustacé, belle leçon de biologie en une seule image.
cladocora : un vent souffle sur la colonie, sur plus d’une centaine ( hé oui je les ai compté ), un seul individu est complètement refermé, c’est significatif Dr moussa ?
rascasse :: alors Francis ?
seiche : un peu sombre,bon il restait 10 bars à mon kiwi fallait se dépêcher !
oeil : 8 bars
murène à tête bleue : 5 bars ! dans un bloc alu c’est pas bien lourd.
allez zou galinettes, profitez bien de ses vacances bien méritées.