Aujourd’hui, nous sommes le 21 juin… c’est l’été. Chose bien peu significative ici. Nous sommes près de l’équateur, et les températures varient peu pendant l’année. On parle alors de saison humide et de saison sèche, cette dernière s’étend ici de mars à  novembre environ.
Malgré la fatigue qui se fait un peu sentir après plusieurs jours de plongée, ce matin, l’excitation de l’expédition qui vient m’aide à me réveiller. Après le petit déjeuner au bord de l’eau, et un triple salto dans mon shorty, j’arrive au centre du Watercolours. Nous allons partir dans quelques minutes explorer la fameuse épave de l’Union Star, plus communément appelée « the Sugar Shipwreck ». Le navire, long de 92m de longueur, repose sur 18m de fond, entre les Perhentians et le continent, ce qui lui vaut parfois une visibilité pas terrible s’il a plu juste avant sur le continent. Après avoir transporté une cargaison de sucre, le navire sombra en décembre 2000. De par sa taille, le haut de l’épave ne se trouve qu’à  6m de profondeur.
Jusqu’au mois de mai dernier, les autorités malaisiennes avaient l’intention de sortir le bâtiment de l’eau dans le but de récupérer le métal. Une idée contre laquelle était Peter du Watercolours, qui a contribué à  l’abandon de ce projet. En effet, cette épave représente un véritable sanctuaire pour la vie marine qui y prolifère. C’est de plus un avantage économique, d’une part pour les clubs de plongée, mais aussi pour les pêcheurs qui viennent pêcher non loin de là . Un grand bravo pour cette initiative !
Aujourd’hui, je serai avec Kate, la guide américaine du centre, Pratik, un plongeur new-yorkais complètera la palanquée.
C’est parti pour la traversée. Chaque matin, je retrouve le plaisir de la navigation, sur ces eaux turquoises où l’on devine chaque patate de corail qui défile sous notre embarcation. Pendant ces 20 minutes qui nous mènent à  l’épave, je sens déjà  la chaleur des gouttes d’eau qui viennent frapper mon visage. Chacune des plongées que j’ai l’occasion de faire ici, se sont faites dans une eau fleurtant avec les 31 °C.
En arrivant sur le site, nous apercevons tout de suite la coque de l’Union Star, 6m sous la surface. On distingue d’ailleurs très bien les oursins diadème qui la colonise. Tout le monde  est en extase, et Troy nous avoue qu’il n’y a jamais vu l’eau aussi claire.
Après le petit (encore) rituel du buddy check, nous basculons à  l’eau. Et nous voici rapidement sur la carlingue de l’épave, en direction de la poupe, où nous passons à  côté de l’impressionnante hélice. Nous arrivons alors sur le fond sableux. La navire ayant coulé en plusieurs heures, s’est déposé lentement, et est resté intact.
Nous passons sur la partie la plus intéressante, le pont. Le mât, surmonté du poste de vigie, est couché délicatement sur le sable. Nous le contournons, ce qui nous donne une vue imprenable sur le navire. La visibilité est un peu moins bonne au fond, ce qui m’empêche d’immortaliser l’épave entière sur un même cliché. Mais Kate m’affirmera que pour elle c’est la première fois qu’elle voit le fond du haut de l’épave. Nous sommes chanceux.
En retrouvant le pont, voici presque posé sur la charpente, deux superbes rascasses volantes, nageoires déployées, toutes voiles dehors ! Cette fois, il s’agit de l’espèce commune Pterois volitans, la dernière fois à  Tokong Laut, nous contemplions l’espèce zébrée P. zebra. Je les approche lentement, jusqu’à  ce que mon objectif soit au plus près… Elle ne bougerons pas d’une écaille!
Pour rejoindre la proue, nous nous glissons à  l’intérieur du navire, dans une salle sombre, par laquelle nous devinons juste la forme en contrejour de centaines de demoiselles, espèces voisines de nos castagnoles méditerranéennes.
En sortant des entrailles du monstre d’acier,  sur le sable, je remarquerai plusieurs petits trous, protégés par un gobie. Après quelques secondes d’observation, je verrai sortir une petite crevette poussant le sable hors de sa tanière. Impossible d’en tirer une photo, trop rapide.
Au bout de l’épave, nous survolons les restes de gros projecteurs concrétionnés, et une poulie portant encore ses cordes. Nous repartons dans le sens inverse, au niveau des 12m. Kate dégotte 3 poissons pierre: moi qui ait l’habitude des rascasses de Méditerranée, je peine à  les distinguer ! Elles sont immobiles bien sà »r, et se fondent complètement dans le décor. Attention à  ne pas mettre la main dessus, celles-ci sont bien plus dangereuses.
Un peu plus loin, un petit poisson boîte fait un passage furtif… ces petits poissons à  la forme improbable ne sont pas faciles à  photographier. Nous voici revenu vers la poupe après plus de 50 min d’immersion. Nous finissons la plongée sur le flan bâbord du navire, le haut de l’épave. Un platax nous attend… La visibilité est très bonne, et les reflets du soleil offrent des jeux de couleurs sur la coque, au milieux des petits acropores et des multiples oursins diadème. Certains d’ailleurs, agitent bizarrement leurs longs piquants. Quel en est la raison ? Peut-être chasser d’éventuels prédateurs…
Nous refaisons surface. Tout le monde dans le groupe semble conquis par la beauté de la plongée que nous venons d’accomplir. Le moteur démarre, direction Paradise beach, et nous laissons dans notre sillage l’Union Star, perdu au milieu des eaux chaudes malaises…
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5 commentaires
Superbes photos d’ambiance… Je n’ai pas été si vernie que toi, question visi, pour ma plongée sur Sugar Wreck. Mais j’adore vraiment cette épave. C’était un vrai plaisir d’y retourner, trois ans après mon premier passage.
Ah quelle chance de l’avoir faite 2 fois ! Elle est splendide et heureusement toujours là  ! Tu y verras quelques séquences vidéos sur le petit film que j’ai posté ici .
C’était marrant d’entrer à  l’intérieur et de voir cette multitude de demoiselles se détacher dans la lumière… Un grand souvenir cette plongée !
salut les grands voyageurs plongeurs, merci pour vos beaux reportages.
Salut !
Je reviens de Malaisie où j’ai aussi fait cette plongée sur épave, elle est incroyable ! Et tes photos sont superbes, peux-tu me renseigner avec quel matos t’as obtenu ces résultats ?
Merci, et bonne futur plongée !
Patricia
Aahhh fabuleux souvenirs la Malaisie ! Et merci pour les photos 😉 A l’époque j’avais un Canon A640 (une antiquité maintenant!) avec caisson Ikelite et un flash Inon D2000 que j’utilise toujours, c’est vraiment un très bon flash !
Actuellement je suis toujours en Canon Powershot (entre temps je suis passé par le SX200 IS), avec le très bon S100 et son caisson Recsea.
Bonnes plongées 😉