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A l’image de plus en plus de plongeurs, vous souhaitez vous mettre à la photo sous-marine. Et ainsi immortaliser vos fantastiques aventures dans le grand bleu. Vous pourrez ainsi revivre chacune de vos plongées, et en faire profiter vos proches. Mais le matériel vous paraît compliqué et vous vous sentez un peu perdu pour savoir de quoi vous avez besoin. On me pose souvent des questions sur le matériel de photo sous-marine. Alors j’ai décidé de vous expliquer l’utilité de chaque élément et comment les choisir !
L’appareil photo, élément de base pour la photo sous-marine
On me demande régulièrement quel appareil doit-on utiliser pour faire de la photo sous-marine. Et les novices sont parfois étonnés quand ils apprennent que ces appareils sont en fait les mêmes que ceux que l’on utilise pour les photos terrestres, dans la vie de tous les jours. Il n’y pas vraiment de vrai appareil photo sous-marin ! J’entends par là, que ce sont les appareils photos normaux que l’on adapte pour les emmener sous l’eau, grâce à un caisson étanche. Jusqu’au début des années 2000, la pratique de la photo sous-marine étaient plus contraignante, et bien plus onéreuse. Le matériel était très spécifique avec des appareils conçus pour être utilisé sous l’eau. La célèbre série des Nikonos fût stoppée en 2002 lorsque les premiers appareils photos numériques étaient embarqués dans des caissons étanches conçus spécialement pour eux. C’est alors le début de l’explosion de la pratique de la photo sous-marine, désormais à la portée de tous.
Il existe donc plusieurs types d’appareils que l’on pourra embarquer sous l’eau :
Les appareils compacts
Les moins chers et les plus simples d’utilisation sont les appareils compacts. Certains modèles sont très simples – et pas moins performants – comme l’excellent TG5 (ou le modèle précédent TG4). Ils conviennent parfaitement aux novices, qui ne veulent pas s’embêter avec toute une batterie de réglages. D’autres possèdent plus de possibilités de réglages et sont dits « expert ». Ce sont par exemple les appareils de la série des Sony Rx-100, ou les Canon Powershot (série G ou GxX, voir le test du G5X). Les compacts experts permettent d’accéder au mode tout manuel et ainsi d’avoir la main sur tous les réglages de la prise de vue.
Ces modèles ont l’avantage d’être complètement polyvalents, avec une qualité d’image qui a énormément évolué ces dernières années. On peut leur ajouter des compléments optiques comme une lentille macro ou une lentille grand-angle, généralement amovible sous l’eau. Ils prennent peu de place et s’emportent facilement en voyage.
Les hybrides et les Reflex
Pour ceux qui veulent s’impliquer davantage dans la photo sous-marine et dont le budget le permet, le choix se portera soit sur un appareil hybride (Mirrorless), soit sur un reflex numérique. Les hybrides ont mis quelques années à se démocratiser en photo sous-marine, et les ventes se sont accélérées depuis l’apparition de certain modèles qui ont largement fait leurs preuves (en particulier les appareils Olympus de la série OM-D Em). Ces appareils se différencient des reflex par l’absence du miroir. Ce sont en réalité des compacts numériques à objectifs interchangeables. Ils sont plus petits que les reflex (entre les compacts et les reflex), et une configuration complète pour la plongée revient globalement un peu moins cher. Ils ont pris le pas notamment sur les modes vidéos, qui ont eu du mal à se développer sur les reflex en raison des contraintes dues à la présence du miroir.
Bien que les reflex bénéficient d’une très large gamme d’objectifs, l’offre proposée pour les hybrides semble rattraper le retard. Les objectifs compatibles sont de plus en plus nombreux. Quand aux reflex, leurs preuves n’est plus à faire. Mais la bataille face aux hybrides semble battre son plein, et il n’est pas dit que ces derniers aient moins d’arguments pour peser dans la balance !
Quoi qu’il en soit, chaque matériel conviendra aux différentes attentes des utilisateurs. Que ce soit pour rapporter quelques souvenirs de ses immersions, pour faire de la photo animalière ou même artistique, et quelque soit votre niveau d’attente, il existe forcément LE matériel qui vous conviendra ! Le tout est de définir avant votre achat, ce que vous souhaitez faire…
Le caisson étanche, pour protéger votre appareil
Le caisson étanche est l’élément essentiel pour emmener votre appareil photo sous la surface. C’est un boitier robuste, qui est étudié pour résister à la pression à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Cette profondeur varie selon les modèles de caisson. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que chaque modèle de caisson est adapté uniquement à un seul modèle d’appareil photo. Et tous les appareils photos ne disposent pas forcément d’un caisson étanche dédié. C’est tout simplement la réputation de certaines marques et des appareils qu’elles fabriquent qui feront qu’un caisson sera développé pour un appareil, soit par le fabricant directement (c’est le cas d’Olympus, de Sony ou de Canon), soit par des fabricants spécialisés (comme par exemple Isotta ou Recsea). Donc si vous envisagez d’emporter votre appareil avec vous en plongée, renseignez-vous bien avant de choisir le modèle, car pour certains appareils photos, vous ne trouverez tout simplement jamais de caisson dédié !
Ces caissons permettent ainsi de protéger votre appareil sous la surface. Certains sont donnés pour aller maximum à 40m, d’autres à 60m, 100m voire 120m. Les caissons d’entrée de gamme, en polycarbonate (ou en POM pour certains) permettent d’utiliser la plupart des commandes, mais en général pas toutes, selon les modèles. Ils sont peu onéreux pour les appareils compacts (en moyenne entre 250€ et 550€) mais peu adaptés à un usage intensif. Les caissons haut de gamme sont en aluminium et coûtent en moyenne entre 800 € et 1000€, toujours pour les compacts. Ils sont robustes, résistent à de plus grandes pressions, et sont en général plus évolutifs que les caissons « plastiques ». Dans tous les cas, il est important de bien entretenir un caisson étanche afin d’éviter une mauvaise surprise.
Du côté des hybrides et des reflex, les tarifs s’envolent un peu, car il faut compter environ 1200€ minimum pour un caisson nu, auquel il faudra ajouter les optiques (hublot ou dôme) ainsi que différents accessoires permettant d’utiliser chaque objectif (extension, bague de zoom, bague de mise au point). Les prix atteignent même des sommets chez certaines marques avec des caissons nu à plus de 4000 €.
La platine et les bras pour la photo sous-marine
Une fois votre appareil photo bien à l’abri dans son caisson, place à la manipulation. A moins d’utiliser un petit modèle que l’on peut embarquer facilement avec soi, avec une sangle autour du poignet (c’est le cas en général pour les petits caissons type TG5 d’Olympus), il est bien plus confortable d’utiliser une platine. Une platine est une pièce en aluminium (en général), et permet de fixer en son centre le caisson étanche. Elle possède une ou deux poignées, qui permettent en premier lieu de maintenir l’appareil de manière plus stable et plus confortable. C’est d’ailleurs vivement conseillé lorsque l’on fait de la vidéo, car le maintien permet d’obtenir une image plus stable, moins tremblante. Le deuxième avantage d’une platine, est la possibilité d’y fixer des bras ainsi que de la lumière.
Les bras sont vite nécessaires dès lors que l’on veut apporter de la lumière extérieure à celle du flash de l’appareil. Ils vont permettre de diriger comme on le souhaite la source de lumière. J’ai d’ailleurs écrit il y a quelques temps un article dans lequel je vous explique comment choisir ses bras pour un caisson étanche.
La lumière en photo sous-marine : flash et phare de plongée
La lumière est une chose à ne surtout pas négliger en photo sous-marine. Car dès que l’on passe sous la surface, les couleurs disparaissent les unes après les autres. Il faut alors apporter de la lumière supplémentaire afin de restituer les couleurs et faire de belles images. Pour cela, on utilise deux types d’éclairage :
Les flashs
La première source de lumière que le photographe sous-marin utilisera sera le flash interne, c’est à dire le flash de l’appareil photo. Les caissons sont équipés de diffuseur permettant de diffuser au mieux la lumière du flash interne. D’intensité relativement faible, celui-ci permettra d’éclairer des sujets à faible distance, au grand maximum à 1m de distance. Mais étant positionné juste à côté de l’objectif, il aura pour effet d’éclairer les particules de face. Dans la pratique, le flash interne peut être efficace pour des photos dont le sujet est proche, dans les 50cm devant le caisson, afin de réduire au maximum les particules entre le sujet et l’objectif.
Avec un peu d’expérience, on ressent vite le besoin d’améliorer son éclairage. Et l’achat d’un flash externe est un bon investissement. Il permet d’une part d’avoir un éclairage plus puissant, mais également de moduler la direction d’où vient la lumière, en le positionnant au bout d’un bras. Il est ainsi possible, avec une ou deux sections de bras et des rotules, de positionner le flash dans la position que l’on souhaite selon la scène à éclairer. L’idéal est alors de posséder deux flashs, un de chaque côté du caisson, afin d’optimiser la lumière, et d’éliminer par exemple les ombres disgracieuses autour du sujet.
Les flashs peuvent être contrôlés via deux sortes de câbles : soit de la fibre optique, c’est alors le flash interne de l’appareil qui commandera le déclenchement du flash externe ; soit par un cordon électrique, le flash externe sera alors piloté par un signal électrique donné par l’appareil photo. Il y a encore quelques années les fibres optiques étaient plutôt réservées aux appareil compacts, alors que pour les reflex, il était d’usage d’utiliser des cordons électriques. Mais la fibre optique a pris le dessus, et la plupart des caissons pour reflex sont maintenant équipés pour recevoir les deux types de connexion.
Il existe plusieurs marques de flash. Les deux plus répandues sont Inon et Sea&Sea, mais on trouve également la marque très haut de gamme Subtronic.
Les phares de plongée
L’utilisation d’un phare de plongée est également très utile lorsque l’on fait de la photo sous-marine, c’est pour cela que l’on voit souvent des caissons étanches surmontés d’un phare. Il permettra non seulement de faire ressortir les couleurs à vos yeux, ce qui vous facilitera la tâche pour trouver de jolis petits sujets à photographier, mais également d’aider votre appareil photo à faire la mise au point. On appelle alors ce phare, une « lampe pilote« . Si la lumière ambiante est trop faible, votre appareil « patinera » et aura beaucoup de mal pour la mise au point. Le phare est également essentiel si vous souhaitez aussi faire de la vidéo. C’est pour cela qu’un phare avec un faisceau large et parfaitement homogène sera le meilleur choix pour l’image sous-marine. Au niveau puissance, optez pour environ 1000 lumens pour une utilisation comme lampe pilote, ou plus puissant si vous voulez faire de la vidéo. A noter qu’avec des phares de plusieurs milliers de lumens d’intensité lumineuse, il est aussi possible de faire de la photo sans flash…
Les optiques pour la photo sous-marine
Dans la catégorie compact, les optiques sont des éléments qui vont permettre d’étendre les possibilités données par votre appareil photo. Ce sont en général des lentilles dites « humides » car elles viennent se rajouter à l’avant du caisson, sur le hublot. Il est donc possible de les mettre et de les enlever sous l’eau, et sont faites pour fonctionner parfaitement avec une couche d’eau entre le hublot du caisson et elles-même. On en trouve deux styles, les lentilles « grand-angle » et les lentille « macro ». Le gros avantage des appareils compact est de pouvoir en changer à volonté une fois sous l’eau. On peut donc passer d’une série en grand-angle à une série en macro en l’espace de quelques secondes. Il existe également des dômes grand-angle dits « sec », qui se fixent à la place du hublot sur certains caissons. Il est alors impossible d’en changer une fois dans l’eau.
Du côté des hybrides et des reflex, les choses sont radicalement différentes. Il faut choisir avant d’enfermer l’appareil dans le caisson, l’objectif qui l’équipera. Ce peut être un objectif fisheye, un grand-angle, un objectif polyvalent ou spécialisé dans la macro. Et en fonction de l’objectif choisi, on installera à l’avant du caisson, un dôme ou un hublot plan. Un hublot plan permet également l’installation d’une lentille macro supplémentaire, qui viendra donc s’ajouter aux performances de l’objectif.
Les accessoires pour la photographie sous-marine
Dans votre vie de photographe sous-marin, et quelque soit votre niveau , vous aurez sans aucun doute besoin de quelques accessoires qui vous faciliterons la tâche. En voici quelques-uns, mais il y en a certainement d’autres :
Sangle de fixation : il s’agit d’une sangle qui permettra de sécuriser votre matériel (dans le cas une configuration assez imposante), en reliant votre platine ou votre caisson à votre gilet de stabilisation. Choisissez un modèle extensible avec un clip, cela vous permettra d’être libre de vos mouvements si vous devez lâcher votre appareil, ou d’augmenter la distance entre le caisson et la stab pour faire vos photos. Attention toutefois, car son utilisation est à proscrire dans certains cas ! Si vous plongez avec des requins, il est préférable de ne pas vous attacher à votre matériel. Il est déjà arrivé qu’un caisson attire un peu trop l’œil du requin, et que celui-ci s’en empare ! Vous risquez alors de vivre un moment pas très funky ! Mieux vaut récupérer son matériel un peu plus loin…
Anti-goutte : un produit non toxique qui permettra d’éliminer les gouttes sur un dôme grand-angle. Lorsque vous souhaitez faire des photos au-dessus de la surface de l’eau, ou en mi-air mi-eau, les gouttes qui restent accrochées sur le dôme gâchent vos photos. Utilisez ce produit, et l’eau ne formera plus de gouttes disgracieuses devant votre objectif ! Je vous conseille McNett Sea Drops.
Flotteurs : avec une configuration complète (caisson, platine, bras, flash, phare), votre matériel aura certainement une flottabilité négative qui n’est pas à négliger. Pour éviter un possible accident de plongée du à l’effort que peut engendrer le fait de maintenir un caisson lourd durant toute une plongée, on y ajoute des flotteurs. Ces pains de mousse très compacte se placent autour des bras et allègent considérablement votre matériel.
Gel silicate : ces petits sachets de granules de silicate vont sauver vos plongées ! Dans les caissons plastiques, selon les conditions de température de l’eau ainsi que les conditions dans lesquelles a été entreposé le matériel avant la plongée, il peut se former de la buée sur la vitre du hublot. Résultat… votre session photo est terminée et vous aurez peut-être le sentiment que votre plongée est gâchée. Avec le gel silicate le problème est résolu, car celui-ci absorbe l’humidité. Le problème ne se pose pas avec les caissons en aluminium, car la buée se forme sur l’alu, plus froid que le verre.
Avec ce tour d’horizon du matériel utilisé pour la photographie sous-marine, j’espère que vous y verrez désormais plus clair. Et que vous franchirez le pas plus facilement. Et quelque soit le niveau auquel vous aspirez dans la pratique, l’important est de toujours trouver le bon matériel. Celui qui répond parfaitement à VOS attentes.
Et si vous cherchez quelques conseils pour faire de belles photos, je vous invite à consulter ces 8 astuces pour réussir vos photos sous-marines !
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1 commentaire
Plutôt que des sachets de gel silicate, j’utilise une petite soufflette à brancher sur le direct system pour injecter un peu d’air sec du bloc dans le boîtier, juste avant de le fermer. Efficacité garantie!
Et merci pour ce magnifique site que je viens de découvrir…