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Bien connue des plongeurs de Méditerranée (et des amateurs de bouillabaisse), la rascasse est un poisson que l’on trouve aux quatre coins du monde dans les mers chaudes et tempérées. Il en existe en réalité de nombreuses espèces qui appartiennent à la famille des Scorpaenidés. Voici tout ce que vous devez savoir sur ces poissons qui ont du piquant !
La famille des Scorpaenidés
Les rascasses sont regroupées dans la famille des Scorpaenidés au sein de l’ordre des Scorpaeniformes que l’on appelle communément les poissons-scorpion. Ce sont des espèces peu nageuses qui ont la particularité d’avoir :
- de grandes nageoires pectorales ressemblant un peu à des éventails qui ne leur servent pas à nager, mais plus à se diriger lors de la nage qui se fait essentiellement à l’aide de la nageoire caudale, et sur de courtes distances.
- des rayons épineux sur ses nageoires qui sont munis de glandes à venin, une arme redoutable utilisée uniquement pour se défendre.
Il existe plus de 200 espèces de poissons-scorpion dans le monde.
L’impressionnant pouvoir de camouflage de la rascasse
Mauvaises nageuses, les rascasses ont développé un moyen de défense bien plus efficace que la fuite, celui du camouflage. Vivant sur les fonds rocheux ou au sein des récifs coralliens, elles ont en effet la grande capacité de se fondre complètement dans le décor !
C’est avant tout grâce au pouvoir de ses cellules de la peau, les chromatophores, que les rascasses peuvent changer de couleur. Selon le fond sur lequel elles se posent, elles adaptent leur robe afin de se fondre parfaitement dans leur environnement. C’est ce que l’ont appelle l’homochromie.
La plupart des espèces arborent également de nombreux lambeaux de peau sur le corps, en particuliers au niveau de la tête. Cela rend son camouflage encore plus réaliste en imitant les algues que l’on trouve sur les rochers.
Les rascasses sont-elles dangereuses ?
Avec ses glandes à venin situées à la base de ses rayons épineux, les rascasses sont la hantise des baigneurs qui redoutent sa piqûre douloureuse. Immobile, la rascasse a pour habitude lorsque l’on s’approche d’elle de dresser les grandes épines de sa nageoire dorsale. Le message est clair !
En Méditerranée, même si la piqûre des rascasses procure une douleur très vive, elles ne sont pas réellement dangereuses (sauf en cas d’allergie). Mais attention, selon la région dans laquelle vous plongez, certaines espèces le sont beaucoup plus et peuvent même être mortelles ! Cela peut être le cas par exemple avec les rascasses volantes.
Que faire en cas de piqûre de rascasse ?
Dans tous les cas, une piqûre de rascasse n’est pas à prendre à la légère. Encore plus en mer tropicale avec des espèces plus virulentes.
Le venin des Scorpaenidés est dit thermolabile. Cela veut dire qu’il est inhibé et détruit par la chaleur. Voici les gestes à faire au plus vite :
- Sortir la personne de l’eau et la calmer
- Garder si possible le membre concerné en l’air, surélevé par rapport au reste du corps
- Approcher une source de chaleur de la piqûre, ce qui aura pour effet au bout de quelques minutes d’atténuer l’effet du venin.
- Nettoyer la plaie
- Éventuellement consulter un médecin, surtout en zone tropicale.
Concernant la source de chaleur, il faut agir au plus vite. Et l’on n’est pas forcément équipé sur place. Le mieux est d’approcher une source de chaleur à la limite du supportable, sans toutefois brûler la personne. Voici quelques idées :
- mégot incandescent de cigarette (parfois le plus simple à mettre en œuvre dans l’immédiat)
- possible aussi avec l’allume-cigare de la voiture (qui en sont de moins en moins équipées)
- plonger le membre dans une bassine d’eau chaude
- utiliser un sèche-cheveux sur la position chaud
Il est important également de bien identifier l’espèce d’où provient la piqûre (si possible). En effet, dans le cas d’un poisson-pierre (espèce apparenté aux poissons-scorpion mais pas de la famille des Scorpaenidés), et accessoirement poisson le plus venimeux de la planète, il faudra dans ce également appeler les secours pour une prise en charge dans les plus brefs délais !
Ces méthodes fonctionnent aussi avec les piqûres de vive.
Reproduction des rascasses et durée de vie
Les rascasses sont des poissons le plus souvent solitaires, mais qui peuvent former des rassemblements en période de reproduction.
Mâles et femelles expulsent leurs gamètes qui se rencontreront en pleine eau (reproduction externe). Les larves voyageront quelques semaines avec les courants, avant que la jeune rascasse viennent se poser sur le fond où elle passera le reste de sa vie. Leur durée de vie est de l’ordre de 15 ans environ, variant selon les espèces.
La rascasse, une redoutable chasseuse
Leur camouflage performant est un double avantage. Efficace pour leur protection en leur évitant d’être repérées par de potentiels prédateurs, il l’est tout au temps pour se nourrir ! Les rascasses sont carnivores et chassent à l’affût, les petites proies (crustacés, mollusques, petits poissons) qui passent inconsciemment sous leur nez, à l’aide de leur bouche protractile.
Les rascasses volantes elles, chassent aussi de manière plus active, et peuvent chasser en nageant. Il n’est d’ailleurs pas rare lorsque l’on plonge de nuit, de se retrouver escorté par une ou plusieurs poissons-lion qui viennent chasser dans le faisceau du phare !
Les rascasses de Méditerranée
Il existe une dizaines d’espèces de rascasses en Méditerranée et sur nos côtes atlantiques, mais ces trois suivantes sont les plus communes : la rascasse rouge également appelée Chapon, la rascasse brune (que l’on rencontre la plus couramment à faible profondeur) et la rascasse pustuleuse.
Les rascasses dans les mers chaudes
Lorsque l’on plonge en zone tropicale, on évolue généralement au milieu des récifs coralliens. Dans ce cas là, vous aurez sans nul doute déjà croisé ces espèces :
Il en existe beaucoup d’autres espèces un peu partout dans le monde. Soyez prudents, évitez de toucher quoi que ce soit. Approchez-les avec calme et tranquillité pour les observer de près et voir le détail de leur peau !
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1 commentaire
Bonsoir Anthony,
Bel article. Pour ce qui concerne la piqûre, je confirme pour en avoir fait l’expérience douloureuse avec une jeune rascasse du bassin d’Arcachon, c’est vraiment très puissant. Je confirme également l’effet bénéfique de la chaleur. Bonne continuation.
JP Segonnes