Si vous faites partie de ces plongeurs qui aiment se perdre au milieu des anfractuosités des fonds marins, à la recherche de la petite bête, plutôt que de vous contenter du passage de quelques pélagiques dans le bleu, alors vous vous serez certainement déjà arrêtés au détour d’un rocher, croisant le regard étrange de quelques blennies curieuses vous observant depuis leur promontoire…
Ce petit poisson, dont il existe de nombreuses espèces à travers le monde, est en effet une des premières attractions de la vie sous-marine, auxquelles le plongeur sera confronté. Peuplant les fonds dès la surface et généralement dans les dix premiers mètres, elles occupent les moindres trous dans les rochers ou les coraux dans lesquels elles se faufilent en marche arrière. On peut même les surprendre dans un trou de canette ou de bouteille abandonnée.
Seuls deux petits yeux et une large bouche munie d’une minuscule mais puissante dentition en sortent. Un poste d’observation idéal qui leur permet d’espionner tout ce qui se passe aux alentours. Car bien que démunies d’écailles qui sont remplacées par un mucus protecteur (d’où le nom de « baveuse » pour certaines espèces), et de petites tailles pour la plupart, elles n’hésitent pas à vigoureusement défendre leur territoire, sans hésiter à attaquer… même un plongeur. Poser la main un peu trop prêt de son logis, et elle viendra surement vous donner un bon coup de dents… avant de rebrousser chemin et s’enfouir au plus profond de son trou. Courageuses, mais pas téméraires…
Soyez un peu plus discret, et vous aurez certainement l’occasion de susciter la curiosité d’une des leurs. Vous verrez ses deux yeux aux mouvements indépendants suivre chacun de vos gestes. Et en un instant la voici, ondulant sa longue nageoire dorsale pour vous approcher, à quelques dizaines de centimètres au dessus de son trou. Position qu’elle ne pourra garder que très peu de temps en raison de l’absence de vessie natatoire, jouant normalement le rôle de flotteur.
A partir du printemps, les mâles prennent leur livrée de reproducteur, souvent foncée ou colorée. Les femelles pondent leurs œufs sur la roche, dans un trou de préférence. Les mâles se chargeront alors de les féconder, parfois même les pontes de plusieurs femelles.
Attention à ne pas les confondre, spécialement avec les gobies (nageoires dorsales en deux parties) et les tripterygions (3 parties pour la nageoire dorsale).
Réparties dans la plupart des mers et océans tempérés ou tropicaux du monde, c’est une famille (Blenniidés) bien représentée en Méditerranée avec environ une vingtaine d’espèces. Parmi les plus communes, la blennie gattorugine et la blennie pilicorne font partie des moins farouches, et arborent une multitude de livrées, ce qui les rend pas toujours facile à identifier.
L’étang de Thau accueille la blennie paon qui y est largement répandue et fait le plaisir des photographes. Plus étonnant, dans certains lacs et étangs comme le lac d’Annecy, on peut y rencontrer une espèce d’eau douce, la blennie fluviatile.
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