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Le corail fascine. Il fait à coup sûr penser au soleil, à la chaleur, aux belles plages et à une vie sous-marine foisonnante ! On a tous un jour rêvé de se retrouver au dessus d’un récif corallien muni d’un masque et d’un tuba pour observer cette multitude de couleurs. Les récifs coralliens sont les garants d’un océan en bonne santé et concentrent la vie à l’image des forêts tropicales terrestres. Souvent mal connus du grand public, ils sont tantôt pris pour de la roche, tantôt pour des végétaux… Voici en quelques infos de quoi mieux connaître les coraux !
Les coraux vieux de 400Ma !
Les coraux peuplent nos océans depuis déjà bien longtemps. De ce que l’on sait, ils seraient apparus sous une forme solitaire il y a plus de 400 millions d’années, au Dévonien. Ce sont les fossiles qui parlent ! Les coraux que nous connaissons, bâtissant les récifs coralliens, ont acquis leur forme actuelle il y a environ 25 millions d’années, au moment de la formation des océans actuels.
Pourquoi le corail est-il un animal ?
Les coraux sont des représentants de l’embranchement des Cnidaires, et font à ce titre partie du monde animal. Ils sont, comme leurs proches cousins les anémones et les méduses, formés d’une enveloppe entourant la cavité gastrique, et s’ouvrant sur un pore unique jouant le rôle à la fois de bouche et d’anus. Les tentacules, munies de cellules urticantes, ont pour mission de capturer les proies pour les amener jusqu’à la bouche.
Symbiose entre le corail et des algues photosynthétiques
Les coraux sont connus pour être le théâtre d’une association biologique aussi surprenante que vitale. En fait, il s’agit même de l’association la plus répandue dans nos océans. Car au sein des tissus de chaque polype vivent des millions de zooxanthelles, des algues unicellulaires photosynthétiques. Celles-ci bénéficient ainsi d’un abris, tout en puisant le CO2 émis par l’animal et dont elles ont besoin pour faire la photosynthèse. Le dioxygène alors émis par les algues, ainsi que les nutriments sont en retour utilisés par les coraux.
En puisant le CO2, les zooxanthelles favorisent également la formation de carbonate de calcium, le calcaire, qui sera utilisé par les coraux pour former leur squelette.
La grande famille des coraux !
Il existe à ce jour plus de 2500 espèces de coraux répertoriés, réparties en divers groupes dont les plus importants sont ceux que l’on appelle génériquement les coraux durs (Scléractiniaires), qui sont les coraux constructeurs des récifs coralliens, et les coraux mous (Alcyonaires). Même s’ils sont très largement représentés dans les mers tropicales et à faible profondeur, on en trouve à peu près dans toutes les mers du globe, et notamment en Méditerranée. Les scientifiques en ont ainsi découvert dans les eaux froides de la mer du Nord, et vivant à grande profondeur. Quelques espèces vivraient à plusieurs milliers de mètres de la surface.
Mais c’est bien dans les mers tropicales que les récifs coralliens s’épanouissent. En Asie, une zone géographique appelée le « Triangle de Corail » abrite à elle seule, plus de 30% des récifs de la planète, avec 76% des espèces connues ! Le Triangle de Corail est ainsi connu pour être tout simplement la région abritant la plus grande biodiversité marine au monde.
Les animaux aiment les coraux
Les récifs coralliens sont fréquentés à eux seuls par 32 des 34 phylums (Embranchements) animaux connus sur la planète. A titre de comparaison, les forêts tropicales en abritent seulement 9. Si l’on y ajoute des végétaux, les récifs coralliens sont fréquentés par plus d’un million d’espèces !
3 types de récifs coralliens
La morphologie des récifs coralliens va dépendre en partie du type de terre émergée à laquelle ils vont être rattachés. Le cas le plus parlant est celui concernant les îles tropicales d’origine volcanique. Cette morphologie correspond à l’évolution du récif et en quelque sorte à des âges différents. On en dénombre ainsi 3 types distincts : le récif frangeant, qui se forme autour d’une île jeune; la barrière corallienne, formée suite à l’affaissement de l’île, laissant entre les deux un lagon plus ou moins large ; et enfin l’atoll, seul témoin d’une île désormais disparue, formant une ceinture parsemé de petites îles plates d’origine corallienne.
10 000 ans pour former un récif !
Les coraux ont une croissance relativement lente. Alors que les espèces formant des massifs (comme les coraux « cerveaux ») grandissent de 0.5 à 2cm par an, les espèces branchues grandissent plus vite, et peuvent atteindre une croissance de 10 cm par an. Cependant, ces derniers étant plus soumis à l’action des vagues et de la houle, peinent à atteindre des grandes tailles. A ce rythme, il faut environ 10 000 ans pour arriver à la formation d’un vrai récif corallien !
Une biodiversité extra-ordinaire grâce au corail !
Les récifs coralliens couvrent moins de 1 % des fonds marins de la planète. Ceci s’explique par le fait qu’ils ne se forment quasiment qu’en mer chaude, et surtout dans les premières dizaines de mètres sous la surface, en raison de leur besoin intense en lumière. Cependant, ils sont fréquentés par pas moins de 25% des espèces marines connues, soit 1 espèce sur 4 ! On comprend ainsi facilement l’enjeu qu’il y a à les protéger toujours plus !
Le blanchissement des coraux
Vous avez sans aucun doute entendu parler du blanchissement des coraux ! Ce phénomène est le résultat faisant suite à un état de stress d’une colonie corallienne. La symbiose entre les polypes et les zooxanthelles s’interrompt, ce qui provoque l’expulsion des algues photosynthétiques. Le corail commence à blanchir, et est alors très affaibli. Si l’état de stress continu, les coraux touchés finissent par mourir.
Il existe différents facteurs qui peuvent conduire au blanchissement du corail, les plus importants étant la hausse des températures, l’acidification des océans ou encore la présence de produits toxiques dans l’eau (par exemple les crèmes solaires).
Un considérable vivier
Lorsque les récifs coralliens sont parfaitement gérés, ils peuvent fournir une moyenne de 15 tonnes de poissons et autres produits de la mer par kilomètre carré et par an, et de manière durable. Malheureusement, une grande majorité des récifs du monde entier sont encore très largement sur-pêchés, mettant en péril l’équilibre de ces écosystèmes.
Et si vous adoptiez un corail ?
Vous aurez compris à quel point la préservation des récifs coralliens est un enjeu de la plus haute importance. Si les coraux disparaissent, l’impact à la fois sur les écosystèmes marins, mais également sur l’économie de régions entières de la planète serait catastrophique. Et le constat actuel n’est guère optimiste, avec des températures globales toujours plus à la hausse d’année en année, ou encore des océans qui tendent à devenir plus acides en raison des émissions anthropiques de CO2.
Mais la mobilisation dans le monde entier avance, et les projets de protection se multiplient. Si vous vous demandez ce que vous pouvez faire à votre échelle pour participer à la protection des récifs coralliens, l’association française Coral Guardian en a fait son cheval de bataille. Et pour impliquer pleinement le public, Coral Guardian vous propose d’adopter un corail ! Donnez-lui un nom, et vous recevrez sa photo et son emplacement GPS à l’endroit où il aura été « planté ». Chaque bouture est prélevée à partir d’un corail mère d’une table de culture. Et bien entendu, les espèces replantées sont autochtones. Vous contribuerez ainsi directement à la restauration des récifs coralliens !
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